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Guerre civile - Page 2

  • 59. Autoportrait (photographie retouchée)

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    Ses colères ne sourdaient presque plus. Elles étaient maintenant suivies de moments de grand calme. Pour donner le change, il se défoulait en imprécations préparées, toutes artificielles et fausses, auxquelles il tenait beaucoup ; il y défendait avec véhémence divers arguments de longtemps réfutés. Mais cela aussi devait demeurer rare. Il n’aimait plus réellement que les paysages et il ne lui était pourtant plus très nécessaire de les voir. Une dernière question lui vint, qu’il chassa.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Rions un peu...

     

     

    Juan Asensio a accepté de publier sur l’excellent Stalker ce court texte : Sacrifice.

     

     

     

    Liens sur Theatrum Mundi :

    Saturne, le Touriste et son Bébé

    Accélérer la catastrophe (1).

    Accélerer la catastrophe (2).

    Un conte de Noël : Zen U 20.

    Welcome to Bronzeculand ! (2) : Independance Day 

    Une clope de Pâques.

    La Guerre civile, par Henry de Montherlant.

     

  • La Guerre civile, par Henry de Montherlant

     

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    La dernière pièce d’Henry de Montherlant porte le titre joli de La Guerre civile. Elle fut représentée pour la première fois (et non « créée », ainsi que disent les cons temporains) au Théâtre de l’Œuvre le 27 janvier 1965, mise en scène par Pierre Dux (et non « dans une mise en scène de », idem), dans un décor de Georges Wakhévitch (je ne vous fais pas le coup de la « scéno » plus ou moins « graphie »)… Grâce aux bons soins des éditions Gallimard, et de la Pléiade, je puis vous citer aujourd’hui l’intégralité de la première réplique de la pièce, portée par la « Figure » de la Guerre civile personnifiée (« voix de femme, dans la fosse », mentionne fort joliment la distribution), laquelle réplique ouvre l’acte premier, titré Mors et fricum (c'est-à-dire : mort et fric).

    La troisième photographie nous montre Pierre Fresnay dans le rôle de Caton et Pierre Dux dans celui de Pompée. (Les première et troisième photographie proviennent du site :  http://www.montherlant.be/index.html.)

     

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    Rideau baissé, la voix – féminine – de la Guerre civile éclate avec véhémence, de la fosse de l’orchestre.

     

    LA GUERRE CIVILE. – Je suis la Guerre civile. Et j’en ai marre de voir ces andouilles se regarder en vis-à-vis sur deux lignes, comme s’il s’agissait de leurs sottes guerres nationales. Je ne suis pas la guerre des fourrés et des champs. Je suis la guerre du forum farouche, la guerre des prisons et des rues, celle du voisin contre le voisin, celle du rival contre le rival, celle de l’ami contre l’ami. Je suis la Guerre civile, je suis la bonne guerre, celle où l’on sait pourquoi l’on tue et qui l’on tue : le loup dévore l’agneau, mais il ne le hait pas ; tandis que le loup hait le loup. Je régénère et je retrempe un peuple ; il y a des peuples qui ont disparu dans une guerre nationale ; il n’y en a pas qui aient disparu dans une guerre civile. Je réveille les plus démunis des hommes de leur vie hébétée et moutonnière ; leur pensée endormie se réveille sur un point, ensuite se réveille sur tous les autres, comme un feu qui avance. Je suis le feu qui avance et qui brûle, et qui éclaire en brûlant. Je suis la Guerre civile. Je suis la bonne guerre.

     

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  • Ecole de guerre civile

    Du temps que la société était décente, et que l’Education transmettait des connaissances, il arrivait que les enfants en récréation jouassent à moquer le très improbable envers du monde dans lequel, somme toute, ils étaient fort heureusement contraints ; cela donnait, très classiquement, ceci :

     

    Haut les mains

    Peau de lapin

    La Police en maillot de bain.

     

    L’idée que la police soit en maillot de bain, dans une société où les flics n’étaient pas en rollers, ne semblait pouvoir quelque jour advenir.

    Mais nous n’en sommes plus là.

    Le Ministre de la Justice lui-même s’étale partout en bikini.

     

    f7c619846d026954152fd4054b9786bd.jpgHaut les mains

    Peau de lapin

    La Ministre en maillot de bain

    … ça ne voudrait plus rien dire, puisque ça ne serait plus l’envers de rien.

    Les récréations des enfants, d’ailleurs, ne sont plus l’envers de leur éducation ; elles sont son avant-garde.

    Puisque l’Education ne travaille plus qu’à faire sauter des tabous, les enfants en récréation lui montrent l’avenir, et les progrès qu’il lui demeure à faire :

     

    Nique ta mère

    Nique ta race

    Mange tes morts

     

    Tel est le programme :

    Lever le tabou de l’inceste.

    Faire triompher le racisme sous couvert d’anti-racisme.

    Parvenir à l’anthropophagie – c’est-à-dire certainement à la guerre civile, ce qui ne se fera pas sans éradiquer tout respect pour les anciens, les pères et donc détruire préalablement toute transmission des connaissances historiques…

     

    Bref : Le niveau monte.